Jour 24 – Vendredi 29 Mars 2019
Le réveil sonne à 7h et comme il y a deux jours, je ne saurai qu’à 8h si la sortie est maintenue ou non. Mais il fait meilleur aujourd’hui, il n’y a quasiment pas de vent et j’aperçois même des coins de ciel bleu… Je croise les doigts.
À 7h30, je me dirige sur la plage pour le lever de soleil. C’est splendide, avec les couleurs pastels qui se reflètent sur la partie humide de la plage.
Il est l’heure de prendre la direction du centre de Whakatane pour le White Island Tour. Arrivée sur le parking, je reçois le mail : la sortie est maintenue, avec un départ à 10h, au lieu de 9h.
Je prends le temps d’avaler le petit déjeuner puis je fais le check-in un peu avant 9h. Il faut d’abord lire toute une feuille d’avertissements et de consignes, notamment l’obligation de suivre les instructions des guides une fois sur place, car mine de rien, c’est un volcan actif et donc un endroit dangereux.
J’ai encore le temps de passer à la pharmacie pour chercher un médicament pour le mal de mer. Je n’ai jamais eu de problème de transport mais sait-on jamais… Je n’aimerais pas que ça me gâche la journée.
On embarque un peu après 9h30. Je préfère rester en bas, ça bougera moins, et à l’arrière pour profiter de l’extérieur. Il faut environ 1h20 pour parcourir les 49 kilomètres qui nous sépare de l’île, le seul volcan marin actif de Nouvelle-Zélande !
On sort du port tranquillement puis on accélère… et je remarque très vite que l’”open sea” n’est pas la même chose que de traverser un fleuve ou même un (estuaire). Les ferrys d’Écosse et celui de Liberty State Park de NY (hein Steph ? 😉 ), peuvent aller se rhabiller ! Je suis bien contente d’avoir assuré le coup avec les médicaments contre le mal de mer ! Sans ça, ça aurait été une autre histoire…
Là, ça bouge vraiment ! Et ça mouille. Un des employés me demande si je veux qu’il mette mon sac à l’intérieur. Non ça va, merci. Puis deux minutes plus tard : en fait oui je veux bien ! 😁 Je sens que je vais finir trempée… Il y a de sacrées vagues qui éclaboussent l’arrière du bateau.
Un conseil : la meilleure place ? Celle proche de l’entrée arrière du bateau, sur l’îlot central. Les personnes au centre sont quasiment pas mouillés !
Autre conseil : ne pas porter de jeans! Je suis bien contente d’avoir un pantalon de randonné fin, qui séchera vite. Parce qu’il est trempée au point de pouvoir l’essorer !
Encore un autre conseil (tant que j’y suis !) : y aller léger. Pas de gros sac (mon erreur). Un petit suffit avec juste une bouteille d’eau et encore, on tient pendant l’heure de balade. Il faut avoir les mains libres pour descendre sur le zodiac et on est très proche de l’eau… mieux vaut faire attention à ce qu’on emmène avec soi.
Finalement, je suis bien contente qu’ils aient annulé la sortie d’il y a deux jours ! Vu le vent qu’il y avait, je n’imagine même pas à quoi ça aurait ressembler !
Bref, ça tangue de tous les côtés, ca mouille comme pas possible mais quel pied ! 😄
On a l’impression de faire tantôt du quatamaran et tantôt du rodéo. Je me tiens au banc sur lequel je suis assise, et heureusement ! Parfois le bateau penche d’un côté pendant plusieurs secondes, d’autres fois, il attaque les vagues, comme un taureau qui sautille. En tout cas, on rigole bien avec les autres personnes assises à l’arrière ! Rien que ça, c’est une sacrée expérience.
Les employés sont très sympas aussi, en discutant avec plusieurs d’entre nous, proposant leur aide, ou juste en demandant plusieurs fois si ça va. Ils ont de l’humour aussi.
Puis le panache de fumée est en vue, on s’approche de l’île ! Pour y poser le pied, il va falloir prendre un zodiac, puis monter une échelle avant d’arriver sur la terre ferme. Ils nous distribuent gilet de sauvetage, masque à gaz et casque de chantier, qu’on doit garder sur la tête pendant toute la durée de la visite.
On descend à environ 8 personnes + 2 employés dans le zodiac, qui fait ainsi plusieurs allers-retours puisqu’en tout nous sommes une quarantaine, partagés en deux groupes de vingt sur l’île.
L’un des deux guides de notre groupe nous explique d’abord des mesures de sécurité et quoi faire en cas d’éboulement ou… d’éruption ! Parce que oui, on est bien sur un volcan actif : la dernière éruption de cendres a eu lieu en 2016, une plus explosive en 2000…
De magnifiques couleurs nous entourent entre le jaune, rose, gris, vert… et des fumeroles sortent parfois de terre. Quel spectacle !
Plusieurs caméras postées autour du cratère leur permettent de vérifier l’évolution de l’activité et de donner à l’équipe des informations sur ce qui s’y passe. Des groupes de scientifiques viennent également plusieurs fois par an. Mais l’île est belle et bien privée, en plus d’être une réserve naturelle !
On s’arrête à plusieurs reprises pour que le guide puisse nous donner des explications, on peut soulever aussi quelques roches provenant de la dernière éruption. Légères comme tout !
Puis on s’avance vers un endroit où le sulfure (jaune) est abondant. L’odeur aussi mais c’est supportable. Au pire, il y a les masques à gaz. Mais il semble qu’on ai de la chance aujourd’hui, le vent est en notre faveur ! Les guides proposent de nous prendre en photo chacun notre tour.
En parlant de sulfure, il y avait d’ailleurs une mine ici pendant la Grande Dépression. Les mineurs avaient un contrat de trois mois au bout desquels ils pouvaient continuer ou partir faire autre chose. L’un d’entre eux est resté 8 ans !
Vient ensuite le moment de s’approcher du cratère. Pas trop quand même au risque d’y tomber, et plus particulièrement dans le lac d’acide se trouvant au fond… La guide nous dit de nous aligner les uns à côté des autres à une distance du cratère qu’elle a décidé, pour notre sécurité. Elle nous donne les explications sur le cratère et le lac, tout en nous demandant de regarder devant nous (le cratère), et de ne pas la regarder elle, « c’est quand même plus intéressant ! »
La fumée laisse parfois entrevoir le lac et d’autres fois des falaises de l’autre côté du cratère, aux couleurs surréalistes. C’est fantastique et incroyable que de se trouver là !
Le guide vient à mes côtés et me demande si ça va alors que je contemple ce paysage grandiose que j’ai devant moi. Oh que oui ça va ! 😃 J’ai juste besoin d’un peu de temps pour assimiler ce que je vois. Je pourrais rester là toute la journée. Je lui demande s’il n’est pas blasé de revenir plusieurs fois par semaine. « Oh non, et c’est les gens comme vous qui me motive ! Et puis mon texte est déjà écris, je sais ce que j’ai à dire, c’est facile ! »
Le reste du parcours nous fait passer par deux cours d’eau : l’un est vachement chaud ! L’autre beaucoup moins, car l’eau a effectué une plus grande distance. Ils nous proposent de la goutter, car les deux sont différentes en raison des minéraux qui s’y déposent. La deuxième a un PH2, comme une canette de coca !
Le dernier arrêt se fait à l’ancienne usine où ils extrayaient le sulfure des roches. Mais l’opération n’était pas du tout rentable et ils ont fait faillite quelques années plus tard.
En revenant vers l’embarcadère, on remarque que la mer est encore plus agitée qu’avant. Oh que ca va être sportif de monter dans le zodiac… et d’en ressortir pour rejoindre le bateau ! D’ailleurs, ils ne font monter que quatre personnes au lieu de huit cette fois, c’est pour dire…
Moment de panique pour une française au moment de remonter sur le bateau. Deux personnes se sont levées en même temps (ce qu’il ne fait pas faire), elle rate la marche, le zodiac repart en arrière, elle ne peut plus bouger la jambe comme il faut. Les vagues sont impressionnantes ! Heureusement l’équipe est là pour l’aider et la réconforter tour à tour, une fois à bord, quand elle s’effondre en larmes.
Sur le chemin du retour, le vent de l’est a repris de plus belle : les vagues sont encore plus importantes ! L’équipe prévient les passagers assis sur la gauche (toujours à l’arrière et dehors), que s’ils restent là, ils vont être trempés. Ils s’installent donc sur la droite. Mais on s’en prend aussi dans la figure ! Un couple de Néo-Zélandais me dit de venir près d’eux au centre. Ils m’ont vu déjà être trempée à l’aller… Ils doivent avoir pitié ! 😄 Trois jeunes hésitent à rentrer à l’intérieur, mais un des skippers leurs amène des manteaux de pêcheurs orange fluo pour qu’ils puissent rester à l’air frais (ce qui est mieux contre le mal de mer), ce qui nous donne un bon moment de rigolade. Ils ont la classe !
De retour au port, on remercie l’équipe pour cette superbe expérience, alors qu’on retrouve la terre ferme. Étant trempée, je commence à avoir froid. Je suis bien contente de pouvoir me changer tout de suite !
Malheureusement on n’a pas vu de vie marine sur le chemin, mais c’est déjà une incroyable expérience en soit, que je garderai longtemps en mémoire !
J’ai encore un peu de route pour rejoindre un autre camping ce soir, à Port Ohope Boat Ramp, puisque le précédent était limité à deux nuits consécutives, durée que j’ai épuisée.
Je suis tellement fatiguée que je dors de 17h à 19h30… Et encore, il faut que je me motive à cuisiner, avant d’aller me recoucher direct. C’est probablement l’air marin qui fait ça !