Jour 34 – Lundi 8 Avril 2019
Debout de bonne heure ce matin, 6h30, pour profiter de la première lumière, la plus belle ! J’avoue être aussi impatiente de découvrir les paysages en me rapprochant des montagnes.
Coucou les Alpes du Sud et les sommets enneigés ! Je suis bien contente de m’être arrêtée hier dans l’après-midi pour profiter pleinement des paysages aujourd’hui, sous un grand soleil.
Il faut d’abord traverser Rakaia Gorge sur un très beau pont. La couleur de l’eau est fantastique et que dire du panorama ?
Je souhaite faire une randonnée à Peak Hill, mais d’abord, direction les toilettes. Dans les environs, il n’y en a qu’un et il se trouve près du lac Coleridge. Pour y accéder, il faut faire pas mal de kilomètres sur une route en graviers ! Grrrr, elles ne sont jamais confortables mais la vue au bout vaut le détour (littéralement!). D’ailleurs j’en profite pour y prendre mon petit-déjeuner, en étant absolument seule à profiter de l’endroit.
Je me rends ensuite au début de la randonnée de Peak Hill. Il n’y a personne d’autre pour l’instant !
Je me lance, sans savoir jusqu’où j’arriverai. Le début du sentier passe sur un champ, une propriété privée donc, où un camion est en train d’asperger quelque chose d’ailleurs…
Puis c’est parti pour la montée, difficile, très raide et glissante par endroit. Je prends très vite de la hauteur et la vue est déjà superbe !
J’enlève rapidement quelques couches de vêtements, parce que ça chauffe ! Certains passages ont une pente qui s’approche des 40% ! 🥵
Après plus d’1h30 de montée, et 415 m de dénivelé ascendant je vois de l’autre côté de la colline. “Holy moly !” : c’est ce qui sort automatiquement de ma bouche en voyant ce paysage. La couleur du lac, les formes des montagnes, la neige aux sommets… C’est presque irréel ! Absolument splendide ! Ça valait bien tous les efforts.
Mais je m’arrête là. J’ai fais les deux tiers du dénivelé total. Je vois le sommet mais je ne me sens pas de faire le reste. Je ne suis pas encore assez en forme pour ça !
Surtout que la descente va être casse gueule étant donné à quel point c’était glissant par endroit : je préfère garder ma lucidité. Je décide donc de m’arrête tant que c’est une bonne expérience; ce n’est pas la peine de pousser au point que ça en devienne une mauvaise. Sans regrets, je commence la descente, non sans avoir profité de longues minutes du panorama et du silence impressionnant qui régnait.
Finalement la descente est presque aussi dure que la montée par endroit. Il faut faire très attention… Je dérape et essaye de me rattraper : sur une plante bien pointue ! Aïe ! Deux petites coupures sur la main gauche, ça pique !
Je croise alors deux messieurs âgés. Ah, des bâtons de randonnée ! Je plaisante en leur disant que j’en aimerais bien là… Ils s’arrêtent et commencent à bavarder. Ils sont de Christchurch et viennent pour la journée. Le plus âgé des deux a 85 ans ! 😯 Il rigole en expliquant que quand il avait 20 ans, il était impressionné par les personnes de 50 ans qu’il voyait dans les Alpes (italiennes). Et maintenant, c’est lui qui grimpe ! “Keep your fitness and health !”
Ils me demandent d’où je viens, et quand je leur dis Strasbourg, le plus âgé me dit en rigolant “You’re almost Deutsch” ! 😄 Ils sont curieux de savoir comment j’ai su pour cette randonnée et me conseillent Avalanche’s Peak à Arthur’s Pass, qui est vraiment à faire.
En parlant de la côte ouest, l’un d’eux rigole en disant : “le temps que tu arrives de l’autre côté, il devrait de nouveau y avoir un pont !” Oui, car il y a eu de nombreux dégâts près de Franz Joseph et Fox Glaciers avec un pont emporté par les inondations, ainsi que certaines parties de route.
On admire le paysage et l’un d’eux est tout aussi impressionné que moi : “On dirait un mélange de Yosemite, d’Alaska, de Nouvelle-Zélande, Italie…” il y a de tout ici !
Ils me parlent aussi des plantes, dont les “Wild Irishmen”, en m’expliquant qu’il faut faire attention car ça pique… Euh, oui, je viens d’en faire l’expérience ! 😄
Ils sont vraiment intéressés par mon séjour et me demande si c’est mon van qui est en bas. “Ça va, pas trop froid la nuit ?” Pour l’instant ça va encore et je ne vais pas me plaindre quand je vois les endroits où l’on peut dormir…
Sur ce, on se souhaite une bonne journée avant qu’ils ne reprennent leur montée, et moi la descente. “Have a great day !” / “That’s the plan !” qu’il me répond avec le grand sourire.
Après être arrivée sans encombre au van, je reprends la route vers le sud, pour prendre le repas de midi sur une aire de repos, le long de la grande route; à l’ombre s’il vous plaît parce que le soleil tape fort ! Je dois ensuite prendre une décision : aller au Lac Héron ou Lac Camp pour passer la nuit. D’après les commentaires pour ces deux endroits sur l’application Campermate, je choisis le lac Camp.
C’est d’abord une belle route au milieu de montagnes, avant de se transformer en route graviers pour les dix deniers kilomètres… Je vais doucement, 30 km/h maximum (du coup ils sont long les dix kilomètres…) mais Brrrrr-brrrr-brrr ça secoue de partout ! Mais alors la claque niveau paysage !
Je m’enfonce dans une vallée, qui me rappelle l’Écosse sur la gauche (encore et toujours) et les Alpes sur la droite avec des montagnes enneigées. En face, ce sont carrément des pics !
Le décor tout autour de moi est fantastique, qui plus est avec la lumière de milieu d’après-midi. Wow, splendide et incroyablement paisible !
Un autre attrait de l’endroit : c’est complément désert. Ce n’est donc pas étonnant qu’il n’y ait pas de réseau téléphonique ! J’ai l’impression d’être au bout du monde.
Je m’arrête à plusieurs reprises, stupéfaite par les décors environnants. Mais il faut aussi rester concentrée : rouler sur une route de graviers, avec un van (ça fait un sacré concert de maracas à l’arrière…), qui plus est un propulsion : c’est sportif ! Entre les parties à grosse couche de graviers (j’ai peur de glisser) et les parties ondulées, il n’y a pas de repos ! Mais en voyant ce qui m’entoure, je me dis que ça vaut bien l’effort !
J’arrive enfin au lac Camp et pour l’instant je suis toute seule ! Un van arrive, ralenti… mais continue son chemin, pour aller au camping suivant, celui du lac Clearwater à quelques minutes de là. Quelques minutes plus tard, rebelotte. Un deuxième van… mais il continue. Un troisième… cette fois j’entrouve la porte pour qu’ils voient qu’il y a quelqu’un parce que pour l’instant camper toute seule ne me dit trop rien. Ah, il tourne et vient se garer ici ! C’est aussi une jeune femme seule. On sera au moins deux ce soir. Ah ah !
Au fil du temps, deux ou trois autres vans et camping-cars arrivent. Cinq, c’est bien, ce n’est pas de trop non plus.
À l’heure du coucher de soleil, je remonte à pieds sur la route sur plusieurs centaines de mètres, ce qui me permet d’avoir une vue sur de sommets enneigés. Oh, quel calme ! Il n’y a pas un bruit à part celui du vent. Pas de bruit, personne dehors, pas de réseau… le calme absolu, comme déconnecté du temps et du monde.
Je retourne au van pour le repas du soir, puis ressors dans la nuit : on est loin des villes, autant en profiter pour admirer notre magnifique galaxie, qui se lève vers l’Est. Je vais sur les bords du lac et tente même une photo avec le reflet de la voie lactée dans l’eau… évidemment en y mettant le trépied. Tant que c’est lui qui mouille ses pieds et pas moi, ça me va ! 😉
Virginie,
Le voyage est fantastique!!! Tes photos sont magnifiques et le silence. Quelle vie!! Wow! Grace a Dieu que tu as fait ce voyage! J’adore les photos du Milky Way!!!