Jour 47 – Dimanche 21 Avril 2019
Ah, on est dimanche aujourd’hui. C’est fou comme on perd la notion du temps quand il n’y a pas de routine. La météo n’est vraiment pas terrible. J’en profite pour faire une activité à l’intérieur et décide d’aller au musée Puzzling World de Wanaka, sur les illusions d’optique. J’arrive un peu après 9h et il n’y a qu’un autre camping-car sur le parking. C’est tellement désert que je me demande s’il est réellement ouvert, ou si je me suis trompée d’horaires…
« Good idea to come early ! » me dit la femme à la caisse. Effectivement, plus tard ce sera noir de monde mais pour l’instant, j’ai le musée quasiment pour moi toute seule !
La première introduction à ces illusions d’optique est un couloir avec plusieurs cadres dont le contenu est en 3D… Enfin c’est ce qu’on dirait. C’est vraiment impressionnant. Il y a de tout : des personnes, des objets, des animaux…
La première salle a le sol penché et ses objets sont inclinés dans le sens inverse. On perd tout ses repères : qu’est-ce qui est droit ? Moi qui prends souvent des photos dont l’horizon est penché, ici ça n’a plus aucune importance. Impossible de savoir l’orientation d’une ligne parfaitement horizontale. On n’en perd même l’équilibre !
La pièce la plus connue du musée est celle qu’on voit d’abord de l’extérieur, à travers deux ouvertures : tout semble normal. Mais quand on y entre, ou que l’on voit quelqu’un se déplacer à l’intérieur, on se rend compte qu’un côté est bien plus bas que l’autre, au point de ne pas pouvoir se tenir debout.
On peut aussi observer des centaines de grandes têtes éclairées sur le mur, de plusieurs personnalités historiques. Impossible de loin, de savoir lesquelles sont incurvées (la grande majorité) et lesquelles sont en 3D ! Et quand on bouge, elles nous suivent du regard.
S’en suit une exposition d’objets et de statues bizarres qui nous font réfléchir : comment est-ce possible ? Comme cette « sculpture » de deux crochets imbriqués l’un dans l’autre. Aucune trace ne laisse d’explication sur la manière dont ils ont été mis l’un dans l’autre… Car non, ce n’est pas un seul bloc de pierre qui a été sculpté comme on pourrait le croire.
Après cette promenade déconcertante dans le musée, il est temps de se lancer dans le grand défi : le labyrinthe; le but étant de trouver les quatre coins (c’est-à-dire monter dans les quatre tours de couleurs différentes), puis retrouver la sortie. Ils disent qu’il faut entre 30 et 60 minutes pour la plupart des gens…
Je commence à un bout et le premier coin que je trouve est le coin totalement opposé ! À noter que le labyrinthe est sur deux étages : il faut utiliser des escaliers pour se déplacer d’un endroit à un autre dans labyrinthe. Mais les escaliers, bien que collés les uns aux autres ne communiquent pas forcément ensemble. Il faut redescendre en bas, pour trouver l’entrée de l’escalier d’à côté. Autant dire que ça ne fait que compliquer les choses !
Je rigole avec une femme et sa fille qui sont toutes aussi perdues que moi. On se croise à plusieurs reprises et se retrouve dans une tour. Il n’y a pas encore grand monde.
Puis le labyrinthe se remplit petit à petit. Je trouve le dernier coin et du haut de la tour je reste plusieurs minutes à observer quelques personnes. On ne doit donner aucune indication évidemment. En tout cas, c’est bien amusant de les voir galérer. Mais je serai dans la même situation pour trouver la sortie ! Car c’est bien d’avoir trouvé les quatre coins, encore faut-il réussir à sortir. Et ce n’est pas gagné !
Je commence à comprendre qu’aller dans le sens opposé où je souhaite réellement aller est une bonne chose. Du haut de la passerelle, j’essaye de suivre le chemin depuis la sortie pour essayer de me situer.
– « Vous cherchez aussi la sortie ? » me demande un homme et sa femme, tous les deux dans la cinquantaine.
– « Oui, depuis vingt minutes ! »
J’exagère peut-être mais je n’ai fait que tourner en rond autour de cet escalier depuis facilement plus de dix minutes. Grrr, je suis mon instinct : aller dans la direction opposée, il faut sûrement remonter sur l’escalier pour aller dans la partie de l’autre côté : car le labyrinthe s’étend de chaque côté du bâtiment principal. Mais même trouver l’escalier est compliqué »
Avec le couple, on se suit, on se croise, on se perd… puis on éclate de rire en se voyant de nouveau sur la passerelle quelques minutes plus tard. Trouver la sortie est en fait plus dur que de trouver les quatre coins ! Et enfin, après de très longues minutes, la sortie est là ! Quel soulagement !
Je dois dire que je suis mentalement épuisée après cet exercice. On ne dirait pas comme ça, mais c’est exigeant… et déroutant.
Je retourne au camping vers 13h et je profite de l’après-midi pour aller dans le salon pour charger mes appareils et travailler sur le récit. Ah, des Espagnols sont en train de regarder plusieurs épisodes de Games of Throne. En espagnol.