Jour 56 – Lundi 30 Avril 2019
Le réveil est programmé pour 7h mais évidemment, je suis réveillée avant. Je me lève, en pensant d’abord aller photographier le lever de soleil ailleurs, mais quand je sors, je vois les montagnes ! Oui, parce qu’hier soir, elles étaient dans les nuages… Et vu l’état du pare-brise, je vais pas partir tout de suite. Il est gelé, à l’intérieur comme à l’extérieur !
Je marche jusqu’à la rivière qui se trouve à côté du campement (en me dirigeant en suivant le son de l’eau). Il y a un peu de brume et les plantes sont recouvertes de givre : ça caille ! Puis après une demi-heure d’attente, les sommets commencent à s’illuminer. Je ne me lasse pas de cette lumière matinale.
De retour au van, je mets en route la ventilation à fond, tout en grattant l’extérieur… et l’intérieur aussi : la ventilation n’est pas vraiment efficace. Je suis bien contente d’avoir acheté ce grattoir à Tekapo ! Je me suis faite avoir une fois, mais pas deux. Maintenant quand il gèle, je suis équipée.
Alors que je sors du camping, je vois deux employés du DOC arriver dans leur pick-up, dont le monsieur que j’ai vu hier soir, et qui contrôlait les tickets du camping. Je leur fais signe pour leur faire comprendre que je souhaite leur parler.
Je leur demande comment faire si je souhaite prendre des photos de nuit, à 1h ou 2h du matin, étant donné qu’on ne peut pas passer la nuit en dehors des campings, le site étant protégé au patrimoine de l’UNESCO. « As long as you’re not sleeping… » : là est toute la subtilité, tant que je ne ferme pas les yeux, ce n’est pas vraiment du camping. Mais le mieux est d’y aller et de revenir au campement. Je peux me placer n’importe où sur le terrain de camping, même avant le kiosque pour payer, pour éviter de déranger les autres. Sinon, il y a le Lodge au bout de la route, ou Homer Hut avant le tunnel.
La femme du DOC me conseille le sud de l’île et sa scenic road pour les aurores australes et ils me disent de faire attention car la route devient très dangereuse en hiver avec beaucoup du givre et de la « black ice », de la glace sombre qu’on ne voit pas. Il y a eu plusieurs accidents mortels par le passé. On a une discussion très sympathique, avant que je ne les remercie pour leurs conseils.
Je fais un arrêt rapide près de Lake Gunn et profite des réflexions à la surface de l’eau avant de reprendre la route. Je ne peux pas m’empêcher de retourner jusqu’au tunnel… La route est juste extraordinaire et ce matin la météo est magnifique. Je m’arrête aux points de vue en chemin et je remarque rapidement qu’il y a plus de neige que la veille ! Je fais attention à mon compteur cela dit, en me rappelant qu’il n’y a pas de station-service avant de revenir à Te Anau (à 120 kilomètres d’ici). Si je le pouvais je ferais des allers-retour en continue sur cette route mais le réservoir du van n’est pas infini…
Arrivée sur un des parkings, le van devant moi manque de louper la fin du parking en bloquant les roues, et celui derrière lui n’était pas loin de lui rentrer dedans. Oui, le parking est en partie gelé et la route est bien glissante. Les montagnes autour sont sublimes en cette belle matinée. Quel endroit magique !
Alors que je reviens au van, deux Kea sont sur mon toit en train de grignoter les sangles et le caoutchouc de mon panneau solaire ! Les Kea sont des perroquets montagnards d’environ 50 centimètres, qui vivent exclusivement en Nouvelle-Zélande. Ils sont extrêmement curieux et sont connus pour « s’attaquer » aux voitures des visiteurs… Le couple d’un des autres vans présents sur le parking observe la scène avec amusement. « They like your van ! ». Oui, je vois ça… Ils vont également en faire l’expérience : l’un des Kea va ensuite se promener sur leur toit.
Je reprends la route en montant doucement vers le tunnel, en espérant qu’il y ait moins de nuages qu’hier de l’autre côté. Effectivement, cette fois la vue est dégagée. C’est tout de suite une impression très différente de la veille, un charme particulier. Mais peut-être un peu moins spectaculaire qu’hier.
J’emprunte le tunnel en sens inverse pour revenir du côté sud et profite du soleil sur le parking de la randonnée vers Homer Hut, pour enfin prendre mon petit-déjeuner : il est 10h !
Le but de ce matin : faire la randonnée Key Summit, pour laquelle il faut compter une heure de montée. Ce n’est pas très raide et le chemin est bien défini. Il n’y a qu’un passage un peu délicat quand on a le vertige : un petit pont en métal, avec un ravin d’un côté. Mais une fois sortie de la forêt, ça vaut largement le coup ! Voilà que je suis entourée à 360° de montagnes aux sommets enneigés.
On peut faire une petite balade au sommet, une boucle du nom de Alpine Nature Walk qui passe près d’un petit étang (où je prends le casse-croûte) et à travers une sorte de marais. Honnêtement, je n’ai plus envie de partir. Je prends mon temps, reste longtemps au même endroit, mange mes sandwichs…
Après plus d’une heure passée au sommet, je commence à redescendre tranquillement, non sans m’arrêter plusieurs fois pour observer une dernière fois ces sommets, avant de m’enfoncer à nouveau dans la forêt.
Je retourne près de là où j’ai dormi pour faire une autre Nature Walk, cette fois près du lac Gunn. Le sentier passe à travers une forêt de hêtres, unique au monde : leurs ancêtres ont plusieurs millions d’années mais la Nouvelle-Zélande étant éloignée de tout, les plantes ont évoluées différemment et la majorité d’entre elles sont maintenant endémique à ce pays.
Plusieurs hêtres ont d’énormes excroissance sur leur troncs, dont l’origine est inconnue mais la théorie est que ces excroissances sont le résultat de dégâts causés par des insectes ou bactéries.
Je continue la route jusqu’au Deer Flat campsite, un peu plus au sud, et plus proche du point de vue sur la vallée, en prévision du lever de soleil pour demain matin.
C’est une sensation bizarre quand je prends la route. Je n’ai vraiment pas envie de partir d’ici. Je n’écoute même pas de musique c’est le silence dans le van… et je repense déjà à tout ce que j’ai pu voir hier et aujourd’hui. Quelle fantastique expérience dans un endroit qui semble irréel et coupé du monde ! Car depuis mon arrivée sur cette route hier matin, le réseau téléphonique n’existe plus.
Je demande à un couple s’ils peuvent me faire de la monnaie pour payer le camping : il faut mettre l’agent directement dans une enveloppe en inscrivant les différentes informations (date, nombre de personnes, plaque d’immatriculation), puis mettre un ticket sur son pare-brise. Évidemment, c’est un nombre bizarre (13$). Il faut donc avoir des pièces de monnaie…
Je traite un peu les photos, avant de me faire à manger. Je ne vais pas tarder à aller me mettre au chaud sous la couette ce soir !
Virginie,
finalement, j’ai le temps d’écrire et de lire ton blog. Fantastique! Les montagnes, les vues, les animaux, les lacs, etc. ils sont vraiment un autre monde.
Nous pensons a toi souvent
L’amour,
Margaret et Ferd