Jour 52 – Vendredi 26 Avril 2019
Réveillée peu après 7h, je me lève pour profiter du lever de soleil sur le lac. Tout est très calme et personne ne semble vraiment debout pour l’instant. Les montagnes au fond commencent à être éclairées par le soleil mais il faudra un certain temps pour que ce soit aussi notre cas, puisqu’on se trouve entre deux montagnes.
Après le petit-déjeuner, je me dirige vers la toute petite ville de Kingston au sud du lac; où j’en profite pour faire le plein à une station McKeown, les moins chers. Vive l’application Gaspy pour trouver les meilleurs tarifs aux alentours.
Dans la petite ville (ou plutôt village…), on y trouve également le Kingston Flyer, un ancien train à vapeur. Il a été mis hors service en 2012 et les wagons se trouvent toujours au bout de la ligne de chemin de fer, qui comptait 14 kilomètres. Il semblerait que certains investisseurs aimeraient le remettre en état pour l’utiliser comme attraction touristique…
Au même endroit se trouve la Te Kere Haka Reserve, qui comprend une petite promenade le long du lac. Malheureusement la plus grande partie du chemin se trouve entre les arbres, sans vraiment de point de vue sur le lac. Je ne la fait pas en entier et commence à faire demi-tour.
Après cette balade, et les première morsures de sandflies (foutues bestioles !), je profite encore un peu du soleil en me promenant le long de la plage avant de reprendre la route vers le sud.
Les montagnes rocailleuses deviennent des collines…. Le paysage change rapidement. Je m’arrête à Mid Dome où je suis surprise de voir qu’on ne plante pas des arbres pour protéger l’environnement, mais qu’on les abats !
Entre 1950 et 1980, des « pins tordus » ont été plantés sur la montagne du nom de Mid Dome pour diminuer l’érosion. Le problème, c’est que les semences de ces arbres sont importantes et ont été emportées par le vent. Or ce type d’arbre prolifère et ne laisse plus la place aux autres plantes qui sont censées se développer sur ces terres. Qui plus est, ces arbres n’ont quasiment aucune utilité pour les animaux de la région, ni même pour absorber le CO2 et contrôler le taux de carbone. La décision a donc été prise de contrôler la prolifération de ces arbres en les abattant et en essayant de contenir les semences.
Je décide de m’arrêter à Lumsden pour la nuit, où le Free Camp est un grand parking à côté d’une ancienne gare. Le temps de faire la vidange des eaux usées, de remplir l’eau, puis je passe l’après-midi tranquille alors que le temps commence à se couvrir, en utilisant le wifi de la bibliothèque qui se trouve de l’autre côté de la rue.
Je teste une soupe au potiron le soir. Comment dire… c’est bof ! Je serai accompagnée toute la nuit par le bruit d’une grosse pluie qui s’abat sur la région, mais ce n’est pas une surprise.
Jour 53 – Samedi 27 Avril 2019
C’est décidé, je prends la direction de Te Anau, à l’ouest. La météo est censée être pourrie pour tout le week-end, mais ce sera le moment de se reposer et prendre le temps de travailler un peu sur le récit en attendant les éclaircies à Milford Sound en début de semaine.
Les paysages changent rapidement. Il y a encore quelques montagnes aux alentours et avec les gros nuages noirs tout autour et l’herbe jaune, l’ambiance me rappelle l’Écosse et plus particulièrement The Quiraing. J’adore !
Un peu plus loin, j’ai même la chanson que j’avais utilisée pour un montage vidéo des vacances en Écosse qui se met en route sur mon téléphone… Il y a tout ce que j’aime, même sans soleil ! C’est tellement dénué de signes de civilisation. Et ce n’est pas fini… car ici, on s’approche du Fiordland National Park : 12 000km2 pour… 48 habitants ! 😀
Puis le soleil fait son apparition et éclaire à nouveau le paysage et plus particulièrement la route, bien brillante après une pluie qui n’a pas dû tomber il y a très longtemps.
À quelques kilomètres de Te Anau, je m’arrête à la Wilderness Scientific Reserve, qui fait partie du South West New Zealand World Heritage Area, reconnue par l’UNESCO en 1990 et couvre pas moins de 2,6 millions d’hectare, ou 10% de la Nouvelle-Zélande ! Cet espace s’étend du sud-ouest de la Nouvelle-Zélande jusqu’à hauteur du Mt Cook et même au-delà, entre la côte ouest et la chaine des Alpes.
Une petite marche m’amène à un point de vue sur les alentours : le moins qu’on puisse dire c’est que la météo est mouvementée. J’ai un grand soleil au-dessus de moi mais les nuages recouvrent les montagnes aux loin, et un arc-en-ciel fait vite son apparition. L‘étendue est impressionnante et j’ai vraiment l’impression d’être dans un paysage totalement différent de ce que j’ai pu voir jusqu’à maintenant.
Juste avant d’entrer dans Te Anau, une petite route permet d’accéder à un point de vue en hauteur, sur la ville et son lac. J’ai la chance d’avoir un grand ciel bleu pour profiter du paysage, qui sera perdu dans les nuages et le brouillard les prochains jours. Le premier aperçu que j’en ai me plait déjà !
Sur place, il y a trois voitures de photographes asiatiques. L’un d’entre eux met du temps à remonter en voiture pendant que les autres s’impatientent. Ils ont bien failli le laisser sur place on dirait. 😀
L’inconvénient de la région du Fiordland et de Te Anau, c’est l’interdiction du « freedom camping ». Je choisis donc de passer le week-end dans un camping de la ville, mais dans une chambre au lieu du van. Cela me permet de rester au chaud et au sec pendant un week-end à la météo pourrie, tout en travaillant sur mon ordinateur et recharger en même temps tous mes appareils, grâce aux prises de courant.
Mais avant cela, petit détour à la bibliothèque afin de profiter du wifi ultra rapide pour sauvegarder les dernières journées de photos sur le serveur. Le petit plus de cette bibliothèque : une salle spéciale dédiée à ceux qui viennent utiliser leurs ordinateurs !
C’est étrange de dormir dans un autre endroit que dans mon van. Je n’ai vraiment plus l’habitude. Certes il y a le confort du chauffage mais c’est un lit simple… et ce n’est tout simplement pas « mon » lit. Je retourne d’ailleurs au van en début de soirée pour chercher quelque chose que j’avais oublié, et je me rends compte à quel point il me manque ! Allez, ce n’est que deux petites nuits à passer.