Jour 5 – Dimanche 10 Mars 2019
Aujourd’hui, je décide de m’éloigner un peu du centre ville. Il faut dire qu’entre la chaleur et le monde, c’est assez étouffant…
Je traverse Myers Park, à l’arrière de l’auberge pour me rendre à l’arrêt de bus. Plusieurs groupes de personnes sont en train de faire un barbecue dans le parc. C’est vrai qu’on est dimanche… Je perds facilement la notion du temps ces derniers jours. On dirait que c’est un peu comme une fête des voisins ! Les enfants s’amusent sur les installations de jeux, tandis que les parents font la cuisine et discutent.
Direction Cornwall Park, aussi connu sous le nom de One Tree Hill, en référence à un arbre solitaire qui surplombait le sommet avant d’être abattu par les colons européens en 1852. Alors que plusieurs passagers descendent du bus, ils disent tous « Thank you » au chauffeur : ça me rappelle les États-Unis.
Je me dirige vers l’entrée sud-ouest du parc, en m’aidant de Maps.Me pour trouver les chemins. Je décide de commencer vers la gauche du parc. Je ne vois pas tout de suite l’entrée du sentier, et pour cause : il faut grimper sur un petit escabeau pour enjamber la clôture. Et me voilà dans un champ occupé par des vaches (avec cornes) ! Le sentier passe tranquillement à travers, et ce ne sera pas la dernière fois.
Les arbres sont d’une beauté, complètement différents de ce qu’on a l’habitude. J’adore ! Le soleil tape, et je suis contente dès que je trouve un peu d’ombre… Il faut enjamber un deuxième grillage pour arriver dans un partie du parc plus populaire, avec un parking et une grande route qui monte vers le sommet. Mais celle-ci est fermée à la circulation. On peut donc marcher librement dessus.
Tiens, des moutons ! C’est très étrange de les voir brouter là, dans un coin de verdure en plein milieu d’une ville. La route zigzague jusqu’au sommet, où se trouve un obélisque. Je décide de faire une pause avant la montée finale, en prenant mon casse-croûte assise sur un banc sous un arbre : vive l’ombre ! La vue n’est pas mal du tout. Je reste là à flâner pendant de longues minutes.
On se motive, direction le sommet ! Et ça grimpe dis donc ! En même temps, le sommet est à 183 mètres d’altitude… En chemin, on peut apercevoir en contrebas des messages écrits à l’aide de petites pierres.
Au sommet, on a une vue panoramique à 360° sur la ville d’Auckland et je peux apercevoir Rangitoto Island, où j’étais hier; et plus à droite, le petit volcan de Mount Eden, où j’aimerais également aller.
Je décide de ne pas redescendre tout de suite, en tout cas pas par le même chemin. Si déjà je suis là, autant explorer un peu plus le parc. J’emprunte un autre petit chemin, qui descend de manière un peu plus abrupte et qui passe près du reste d’un tronc d’arbre mort. Il est absolument magnifique, et à son pied, des fleurs sont posées là…
En arrivant en bas, je me rend compte que Cornwall Park (One Tree Hill) est bien plus grand que ce que je pensais. Il y a de ce côté-ci un grand parking, un café, et bien plus de monde ! Certains sont assis tranquillement sur la pelouse, et près d’un second parking ils font même un grand barbecue, à croire que c’est une réception de famille ou une sorte de célébration.
Je m’éloigne à nouveau de la foule en évitant la grande allée (pourtant à l’ombre), pour emprunter à nouveau de plus petits chemins qui, une fois encore, passent par dessus des clôtures. Quelle image que de voir des vaches à quelques mètres à peine des habitations, en plein centre ville… Plus loin je passe à nouveaux au milieu de moutons (très craintifs soit dit en passant…).
De temps en temps, ce n’est même plus un escalier mais juste un petit bout de bois sur lequel on marche pour enjamber le grillage. En longeant les maisons à l’arrière du parc, je remarque qu’ils ont la même chose pour chacun de leur jardin, afin d‘aller directement dans le parc !
Alors que je marche tranquillement au milieu des moutons, je réalise, comme un coup de massue, que cela fait presque une semaine que je suis partie de la maison. Et puis l’épiphanie : ce ne sont pas que des petites vacances… ! Si tout va bien, je reste ici pendant plusieurs mois. Un petit coup de stress arrive subitement, mais très vite remplacé par de l’excitation.
Après deux heures de balade, et environ cinq kilomètres de marche, je reprends la direction de la sortie et de l’arrêt de bus. Argh, on est dimanche… ce qui veut dire qu’il n’y en a qu’un toutes les demi-heures. Heureusement, il y en a un qui vient dans une dizaine de minutes. Je me trouve un peu d’ombre à l’abri-bus pour patienter. Je regarde mon téléphone pour être sûre d’être au bon endroit quand, en levant ma tête, je vois le bus, LE bus, passer ! Noooon ! 🙁
C’est ce que je disais dans un article précédent : si on ne lui fait pas signe, il ne s’arrête pas. Peu importe que vous soyez effectivement à l’arrêt de bus, peu importe qu’il n’y a qu’UNE seule ligne de bus qui passe par ici (je ne suis donc pas en train d‘en attendre un autre…), si vous ne faites pas signe, il ne s’arrête pas. Me voici bonne à attendre une demi-heure de plus pour le prochain…
Cette fois, j’ai appris ma leçon : vous pouvez être sûrs que depuis, je ne quitte plus la route du regard lorsque j’attends le bus. Fini, de patienter en regardant le téléphone, je suis maintenant à l’affût, prête à bondir devant lui pour qu’il s’arrête !
Je souhaite continuer en allant à Mount Eden mais cela voudrait dire 45 minutes de plus en bus, sans compter le retour. La fatigue de la première semaine et la chaleur de cette après-midi me font renoncer. Je rentre à l’auberge sur les rotules… une fois que j’ai enfin attrapé mon bus ! Je peux vous dire que cette fois, j’étais encore plus sincère lorsque j’ai dit « thank you » au chauffeur, en montant et en redescendant !
Tes photos sont impressionnantes. On se croirait au milieu de nulle part.
C’est sûr qu’on ne se croirait pas en ville !