En route vers l’est

Jour 13 – Lundi 18 Mars 2019

Cette fois, il est l’heure de prendre réellement la route. Debout peu après 7h30, la matinée commence par quelques étapes : m’habiller, manger et vérifier les niveaux. Mais je n’ai pas encore reçu le mail pour l’assurance… Ça m’inquiète. Je les appelle et il se trouve que je suis déjà couverte, l’e-mail n’est simplement pas parti. Je peux donc prendre la route sereinement.

Et il me faut déjà dix minutes rien que pour sortir du camping ! Il y a plusieurs portails en bois à ouvrir et refermer derrière soit. Et quand on est toute seule, c’est compliqué : descendre, monter, avancer; descendre, monter, avancer… Et il y en a deux comme ça, plus l’arrêt aux poubelles !

Je me dirige d’abord vers Mangere pour faire le plein. Et le réservoir se remplit à une vitesse ! Je pense que j’étais à une pompe de camion, ce n’est pas possible autrement.

La décision est prise d’aller vers l’est, et dans un premier temps, je souhaite aller à Orere Point. Le GPS me dit à droite mais Scenic Road est marqué à gauche sur un panneau marron (d’informations touristiques). Ah, ah, c’est l’avantage : je peux faire ce que je veux. Gauche ce sera ! Et grand bien m’en fasse, car je me retrouve sur la Pacific Coast Highway. J’en connais un qui serait aux anges ici ! 😉 Les routes zig-zag, montent et descendent. Elle longe la côte par moment, au point de se demander si elle ne va pas être engloutie par la mer à un moment donné. C’est absolument magnifique ! Cela dit, il y a beaucoup de zones de travaux avec des gravillons.

J’arrive à Orere Point pour le repas de midi. La plage est très belle avec de gros galets, et de gros rochers. Derrière ces gros rochers, de nombreux oiseaux se promènent sur la plage. L’horizon est un peu bouché, mais qu’importe, j’adore ! 

Alors que je repars d’un point de vue, un véhicule de la poste est sur la gauche de la route, en train de mettre du courrier dans une boite au lettre, mais face à moi. Sur le moment j’ai un doute : suis-je du bon côté de la route ? Ouf, oui, c’est bon !

Finalement la conduite manuelle et sur la gauche de la route est bien plus facile que ce que je pensais. On prend très vite l’habitude et ça me rassure.

Je passe au free camp (emplacement de camping gratuit mais délimité) d’une rampe de bateaux, indiquée dans l’application CamperMate, la bible pour ce genre de voyage en Nouvelle-Zélande et en Australie. Peut-être reviendrai-je ici pour ce soir ? Pour l’instant je continue jusqu’à Miranda Shorebird Center. Mais je ne reste pas pour me promener. Il commence à grisailler et à pleuvoir. L’horizon est bouché et je ne peux pas profiter du paysage de l’autre coté de la baie. Et c’est déjà pas mal comme première journée de route… 

Je décide de continuer jusqu’à un free camp que je m’étais noté, dans la ville de Ngatea. Je regarde à droite, à gauche. Le paysage défile sous mes yeux. Par endroit il me rappelle presque la France, avec ces collines; l’Écosse, avec ces moutons, ces gros nuages noirs et ces montagnes de l’autre côté de la baie; mais aussi les États-Unis avec ces doubles traits jaunes par endroit, ces picks-up et ces trucks à l’américaine.

Je regarde à droite et à gauche. Mine de rien, comme si c’était normal. Je suis seule au volant d’un van, sur la voie de gauche, en Nouvelle-Zélande. Je ne peux pas m’empêcher de sourire… 

J’arrive à Ngatea en milieu d’après-midi, où l’on peut camper gratuitement sur le parking à l’arrière de la bibliothèque : j’en profite aussi pour aller travailler sur l’ordinateur et profiter de leur wifi. On sera plus d’une dizaine à dormir là ce soir.

Alors que je me rends dans une pizzeria de la ville pour le soir, je passe par le parc d’à côté, très bien aménagé : jeux pour enfants mais aussi barbecue au gaz et table de pique-nique. Sur l’écran de l’école primaire est inscrit une phrase prononcée par la première ministre néo-zélandaise quelques jours auparavant : « They are us ».