Jour 25 – Samedi 30 Mars 2019
Cela fait plusieurs jours que je suis face à un dilemme et que je me creuse les méninges : continuer à longer la côte ou couper vers le sud ?
Une des raisons qui m’a fait venir en Nouvelle-Zélande est la photographie. Et l’automne est une des meilleures saisons pour cela, grâce aux couleurs des arbres. Sauf qu’ici, les plus beaux endroits pour en profiter sont sur l’île du sud, et plus particulièrement la région de l’Otago, aux environs de Queenstown et Wanaka. Je ne suis pas sur la bonne île ! Et on s’approche rapidement des dates où ces couleurs sont les plus impressionnantes, c’est-à-dire aux environs de la mi-avril.
D’un côté, ce sera frustrant de traverser l’île du nord sans visiter, et un grand nombre de kilomètres ajoutés au compteur, sans parler de l’essence… mais je sais au fond de moi que je le regretterai si je manque cette période. Cela dure peut-être deux semaines et si ce n’est pas maintenant, je n’aurai pas l’occasion d’en profiter durant le reste de mon séjour ici.
Ce matin, la décision est prise : cap au sud ! Une longue journée de route m’attend. Je ne sais pas jusqu’où j’irai aujourd’hui. On verra quand je serai fatiguée !
C’est impressionnant comme certains dépassent à l’aveugle avant le haut d’une côte, d’autres au contraire sont frileux même dans une énorme ligne droite… Je ne comprends vraiment pas les Kiwis quand il s’agit de la conduite.
Je sens qu’on arrive à Rotorua : au sens propre du terme, puisque ça sent les œufs pourris ! Cette région est connue pour cela.
Alors que je passe devant le parking d’un atelier de souffleur de verre et de sculpture, je vois qu’il y a un rassemblement de Mustangs, au moins une trentaine sur le parking ! Wow, et elles sont belles ! Ça doit être génial un road trip par ici avec ce genre de voiture.
Juste avant le lac Taupo, je remarque d’énormes installations hydrothermique, des pipelines montent et descendent les collines alentours pour arriver à l’usine où il y a d’importantes fumeroles. Il faut dire que c’est une région volcanique active. Le sol est chaud, autant en profiter !
La route longe le lac Taupo, le plus grand lac du pays. C’est magnifique. Je profite du paysage malgré le manque de pause, si ce n’est à un point de vue. La visite à proprement parlé, ce sera pour une autre fois. Quand, je ne sais pas !
Je passe sur la route 1, splendide, à côté du Tongariro National Park. On ne peut pas s’y méprendre, ce sont bien des volcans ! Leur forme est indéniable. C’est impressionnant. L’un est recouvert de quelques petites plaques de neige, mais son sommet est sous les nuages.
Après ces reliefs, voilà que je traverse une gigantesque plaine. Les traits jaunes au milieu de la route me font penser aux États-unis, tandis que les collines sans arbres sur ma gauche me rappellent l’Écosse. Avec la musique, et plus particulièrement ma playlist « road trip », c’est parfait !
Je teste un premier camping mais il est vraiment au milieu de nul part, il n’y a absolument personne… si ce n’est des tas d’abeilles ! Euh… sans moi ! Ni une, ni deux, je me remets en route.
Finalement, je m’arrête au National Army Museum à Waiouru, où ils mettent à disposition des places de parking à l’arrière du musée pour faire dodo pour la nuit.
Je suis là en milieu d’après-midi et il reste une bonne heure et demi avant qu’ils ne ferment. J’en profite donc pour visiter le musée.
Le garde à l’entrée, m’arrête gentiment, en chuchotant presque : « Après les événements de Christchurch, on fouille les sac ». Il a même l’air gêné de demander.
Wow, c’est comme un retour dans le passé : on a tellement l’habitude de cela en France ou pendant nos voyages aux USA… Mais jusqu’à maintenant je n’avais pas eu besoin de le faire ici… et ça ne m’avait jamais traversé l’esprit. Comme quoi, personne n’est épargné par le terrorisme et nos habitudes évoluent partout dans le monde…
Un détail qui me fait sourire : il y a des « portable chairs », quatre endroits dans le musée avec de petites chaises pliables accrochées au mur et en libre service au cas où quelqu’un veut se reposer (les personnes âgées notamment). Ils peuvent ainsi les prendre et s’asseoir n’importe où dans le musée.
Pendant longtemps, les Néo-Zélandais étaient réticents à l’idée d’honorer leur histoire militaire. Ce n’est qu’en 1964 qu’un premier petit musée a été établi à Waiouru. Au fil des années, il s’est développé et agrandi tout en étant aujourd’hui également un mémorial. Il permet de préserver les éléments de l’histoire militaire, mais sert aussi de centre de recherche.
Juste quand je sors du musée, une grosse averse se met à tomber ! Ça c’est du timing… Je me réfugie dans le van où je ne vais pas tarder à faire à manger.
Après le repas, un homme vient presque en panique me demande si j’ai des « jumper cables » pour l’aider à redémarrer sa voiture. Euh, oui ! Je déplace donc le van vers sa voiture, et après quelques manœuvres, je suis suffisamment proche.
Il veut me donner de l’argent pour me remercier mais je refuse poliment. Après tout, j’aurais aussi aimé que quelqu’un le fasse pour moi si j’avais été à sa place.
Son fils est dans l’armée et d’après ce qu’il me dit, il doit le conduire quelque part et risque d’avoir des soucis s’il n’est pas à l’heure. Avant de partir, il me demande d’où je viens. Lui est d’Afrique du Sud mais vit maintenant en Nouvelle-Zélande. Il me remercie encore longuement avant de partir.
Je reprends ma place sur la parking et en ouvrant la porte latérale, horreur ! J’avais mal mis la poêle avec le reste de viande et de riz… Il y en a partout par terre ! Je vais pouvoir faire un peu de ménage ce soir…