Jour 4 – Samedi 9 Mars 2019
On a beau être samedi, je crois que mon corps ne sait plus faire de grasse matinée ! Je suis réveillée à 5h30… Le réveil était pourtant programmée à 5h45. Tant pis, je me lève déjà, un quart d’heure de plus ou de moins à cette heure-ci ça ne va pas faire de grande différence.
J’ai rendez-vous à 7h30 pour le ferry qui doit m’emmener sur Rangitoto Island et il faut une vingtaine de minutes de marche pour rejoindre l’embarcadère. Sauf que je ne suis pas certaine duquel le ferry doit effectivement partir : sur leur site internet, ils parlent du Pier 4, mais je n’y vois personne et ce n’est pas la bonne destination d’indiquée… Je demande à un monsieur de la sécurité, qui me dit que le départ se fera du Pier 1. Là, je demande confirmation à une employée, qui me dit que ce sera au Pier 4. Euh, vous êtes sûre ? Non pas que… Elle demande confirmation à une collègue : ah ben non, en fait c’est bien le Pier 1. Arghhhh !
Tout est bien qui finit bien puisqu’il part effectivement du Pier 1. Ouf ! Un groupe de Néo-Zélandais monte également à bord, adultes et enfants, peut-être font-ils partie d’un club de sport ou autre… Quoi qu’il en soit, lorsqu’ils viennent sur le pont supérieur du bateau, ils ne sont pas discrets du tout ! Ils sont en plein FaceTime avec je ne sais qui et courent à droite à gauche en hurlant, au point d’être pire que des *touristes d’une partie du monde connus pour être un peu saoulant en voyage [entrez la nationalité que vous souhaitez].* 😉
Bref, ils ne restent pas trop longtemps (heureusement) car il pleut ! Dehors, il n’y a que moi et une Américaine du Texas, avec qui je discute. Elle repart ce soir, et souhaite prendre l’air autant qu’elle peut avant de devoir se farcir un vol de 14h. « Oh ça va, 14h… j’en ai eu 24 », je lui dis en rigolant. [Parce que oui, maintenant un petit vol de 14h ça ne me dérangerait plus trop je crois….] Elle est restée deux semaines et m’envie grandement quand je lui dis que j’ai un visa d’un an.
On tient bon jusqu’à l’arrivée sur l’île, en restant dehors, sous la pluie fine : qui n’est finalement rien comparée à ce qui va arriver par la suite…
Une fois sur la terre ferme, j’échange deux-trois mots avec une néo-zélandaise avant de partir vers l’est. La majorité des touristes débarquées prennent le chemin le plus court vers le sommet; je préfère m’éloigner d’avantage en empruntant l’Islington Bay Road, un grand sentier (ou route) de graviers, bordé par des champs de lave et des arbres aux formes et couleurs incroyables. C’est un dépaysement total. Quel plaisir, malgré le temps mitigé.
Il fait gris mais lourd et il pleut par averse, tantôt quelques gouttes, tantôt un peu plus… Je crois bien que mon K-way va me servir aujourd’hui ! Pourtant, ils avaient annoncé beau. Ils semblent qu’ils soit aussi « doués » que nous pour les prévisions météo !
Un bruit étrange émane de certains arbres alors que je passe devant. Je m’arrête plusieurs fois pour identifier d’où il vient et ce n’est qu’après de nombreuses tentatives que je le découvre enfin.
Je pourrais continuer vers l’est jusqu’à Islington Bay, ce que je fais, mais je rebrousse chemin. Ça commence à descendre, il faut près de trois quarts d’heure pour l’atteindre, sans compter le retour (en montée)… Je suis mon instinct et abandonne l’idée, pour me diriger plutôt vers le sommet, ça risque de faire trop sinon.
Le grand sentier de graviers laisse place à un plus petit chemin et la pluie s’arrête. J’en profite pour enlever le K-way, parce qu’avec cette chaleur, c’est étouffant. Évidemment, je peux le remettre dix minutes plus tard…
Depuis mon départ, je n’ai dépassé qu’un couple et croisé deux autres personnes. C’est le calme absolu par ici. Il n’y a pas foule en tout cas et c’est très agréable.
Avant de monter au sommet, je bifurque vers les Lava Caves, par un chemin de plus en plus étroit qui s’enfonce dans la forêt.
Arrivée devant les grottes de lave, j’hésite à y entrer. Il fait entièrement sombre et il n’y a personne. Je jette un coup d’oeil à l’intérieur, puis je vois bouger. Argh ! C’est le couple d’Anglo-saxons que j’avais dépassé tout à l’heure. Ni une, ni deux, je m’élance. Ce n’est pas vraiment rassurant étant donné qu’on ne voit pas la fin, et donc la longueur; mais quel pied ! La grotte se ressert vers la fin, et il faut se baisser pour pouvoir réussir à en sortir; surtout avec le gros sac sur le dos.
Alors que je sors de la grotte, c’est à mon tour de les effrayer (sans faire exprès évidemment !). On va dire qu’on est quitte !
En revenant vers le sentier qui mène au sommet, Auckland se dévoile sous un petit rayon de soleil (qui va vite disparaitre…). La montée n’est pas facile et je m’arrête plusieurs fois. Puis je croise le groupe de néo-zélandais vu ce matin sur le bateau : ouf, je ne le verrai pas au sommet au moins !
Le sentier arrive d’abord au cratère, recouvert de végétation, avant de continuer vers le sommet : c’est évident, une grosse averse approche ! Je réussis à distinguer la ville d’Auckland, avant qu’elle ne disparaisse dans la pénombre (et ne sera plus jamais revue ah ! 😉 ).
Heureusement, il y a une sorte de petit abri, où plusieurs d’entre nous prennent refuge, en se positionnant stratégiquement car il y a quelques fuites !
Étant donné la pluie qui s’abat, je laisse tomber l’idée de faire le tour du crater. L’horizon est entièrement bouché, il n’y a pas d’amélioration possible. Je décide donc de redescendre par McKenzie Road.
Un tracteur en guise de petit train me dépasse avec de nombreux touristes à bord, qui ont pris l’option de visite guidée. Je continue pour ma part à pied, alors que la pluie s’abat de plus belle ! Mais à ce moment-là, je m’en fiche totalement ! Quelle joie que de se promener, seule, dans un lieu aussi dépaysant ! Je ne croise que deux groupes de personnes, avant d’être absolument seule jusqu’à la fin, soit près d’une heure et demi plus tard.
Des toilettes ! Même au milieu de nul part, hallelujah ! Et la plage qui est juste à côté mérite le détour. Les restes magnifiques d’un tronc d’arbre gisent sur le sable noir, et un peu plus loin, se dresse le phare rouge et blanc que j’avais vu depuis le sommet.
Le plus dur reste à faire : rejoindre le départ/arrivée du ferry, là où cette randonnée à commencer : le parcours est simple, plat… mais l’averse est de plus en plus forte; la pluie s’abat comme jamais, et au bout d’un moment, ça fait beaucoup ! Il n’y a plus rien pour se protéger puisque je suis totalement à découvert. Je suis trempée de la tête aux pieds.
Je traverse un joli petit pont en pierres, mais à partir de là : mon pied gauche est en train de nager littéralement dans la chaussure. Même ma montre en cuir souffre puisqu’un des passants se décroche tout seul, tellement elle est trempée… 🙁
J’arrive à 13h15, trempée; et avec le vent, je commence à avoir froid pendant la longue attente jusqu’à 14h30 pour reprendre le ferry.
Alors qu’on s’avance vers le ferry, le soleil pointe le bout de son nez ! Sérieusement ?! Cela dit, on ne monte pas tout de suite sur le bateau, ils nous font encore patienter. Bien que j’ai vraiment froid et que je suis impatiente de pouvoir me réchauffer à l’intérieur, je suis contente qu’on attende dehors vu le mouvement du bateau contre l’embarcadère… Il y a énormément de vent, ce qui donne des vagues importantes et un bateau qui bouge dans tous les sens ! Monter sur le ferry n’est pas une partie de plaisir, et il faut être sûr de se tenir partout où l’on peut jusqu’à trouver une place assise.
Un gros coup de pompe s’abat sur moi, puisque je suis sur le point de m’assoupir pendant le retour vers Auckland… Je suis impatiente de retrouver ma chambre pour une bonne douche chaude; avant la visite (rapide car finalement inintéressant) d’un van à 16h.
Je me repose le reste de l’après-midi, en passant du temps à prendre des notes et développer les photos, pour finir par la préparation de la journée du lendemain.
Un grand merci à toi de nous faire partager ton périple.
Ca a l’air magnifique. Profite bien. On ne savait pas que tu partais là-bas, nous sommes contents pour toi.
A bientôt.
Continue à nous tenir au courant.
Lionel, Nolan et Linda